mercredi, août 31, 2005

Et l’amour succède aux jeudis (offert par Nam-Nam)

8 avril 2004.


Première semaine, premier jeudi, première séance, première rencontre, premiers regards, premier trouble.

...

...

Quelques échanges emails très simples en rapport à ma présentation. Nos mots, nos phrases couchées sur ces emails n’ont rien de bien extraordinaire mais le trouble ressenti s'accroît légèrement.

Pourquoi ?

Pour quelle raison ?

Il n’y a pourtant rien d’exceptionnel là-dedans. C’est peut-être simplement ta manière d’écrire qui m’attire, moi qui aime tellement l’écriture … Je sens peut-être un intellect proche du mien – parfois on ne connaît pas les personnes mais en percevons quelques qualités. Ces derniers mois je suis en manque d’intellect. Monsieur mon homme n’y est pas ouvert et n’étant pas de la même langue – même si on se débrouille bien chacun dans la langue de l’autre – les discussions sont restreintes. Elles le sont un peu par la barrière de la langue mais surtout par intérêts opposés et incompréhension + non écoute de monsieur mon homme. Parler ne l’intéresse que pour critiquer, engueuler ou louer ses qualités propres et ses goûts à lui.

Je ne sais pas pourquoi tu me trouble et ça me trouble d’autant plus. Pour calmer cet émoi, j’attribue cet état à mon mauvais échange intellectuel avec monsieur mon homme et la sensation qu’elle est meilleure avec toi. Pourtant je ne te vois qu’1x par semaine lors de la séance de ma section. On ne se parle pas, du moins pas directement. Tu es juste là pour nous annoncer les communiqués de presse ou autres docs dont on sera chargé de traduire. Tu es là pour nous faire part d’autres infos et pour entendre les nouvelles que mon chef expose. Moi, je n’ai rien à dire, ce n’est pas mon rôle. De temps à autre je trouve un prétexte pour prendre une mini parole, poser une question ou faire une réflexion.

Mon trouble ne s’améliore pas, il s’aggrave. Ta présence physique et intellectuelle m’oppresse. Je ne sais plus comment me comporter ni m’habiller. Chaque mercredi soir je me creuse la tête et farfouille dans ma garde-robe, et je ne suis même pas consciente du remue-ménage que je crées !

Que fais-je ?
Pourquoi j’agis ainsi ?
Pourquoi ne suis-je pas consciente du cirque que je mène ?

Les seules fois où j’ouvre les yeux, je songes que c’est lié à ma relation avec monsieur mon homme, devenue de plus en plus catastrophique et insauvable.

Lorsque l’on ne se sent pas bien, on est plus sensible non ?

Est-ce une excuse ou la réalité ?

Tu dégages un je-ne-sais-quoi de très charmant, de très charmeur, de très charismatique. Nos regards se font de plus en plus fréquents.


Et les jeudis continuent de succéder aux jeudis.


Ça ne s’améliore pas, même lors de mes vacances à Paris je réalise que je rate ta présence, ton regard, ta voix (j’apprends plus tard que tu étais malade).

Nos discussions n’ont pas évolué, STAND BY !

Je ne sais plus où me mettre, je ne sais plus où regarder. Si je ne te regarde pas ça paraîtra louche. Et si je te fixe trop ce sera encore pire. J’ai horreur de cette sensation pourtant si délicieuse.

Je m’interdis d’être troublée. Je n’ai pas le droit. J’ai déjà 1 homme dans ma vie – même si notre relation est invivable – tu es un collègue, indirect, mais un collègue quand même. Ton rôle dans le Département n’est pas minime.

Qu’est-ce que tu en as à fouttre d’une jeune et petite assistante ?

Que ferais-tu d’une petite nana comme moi ?

Et puis, qu’est-ce qui me dit que tu n’es pas déjà marié ou vit une histoire d’amour avec une autre madame ?

Et, de quel droit je me mets à réfléchir à tout cela ?

Pourquoi je m’interroge pareillement ?

Je m’interdis alors de détenir de telles pensées. J’essaie plutôt de gamberger sur l’état de mon couple. Je risque une ultime tentative de sauvetage. Mais il n’y a aucun répondant, aucun soutien. Notre couple est parti à la dérive et on frôle le naufrage. J’ai pris ma décision et je dois la mettre en vigueur. Cela fait 6 mois que j’aurais dû agir en ce sens. Je dois enfin mettre fin à cette histoire qui me fait plus de mal qu’autre chose !


Et LE jeudi a succédé aux autres jeudis.


Tu n’es pas reparti tout de suite en tes locaux. Tu es arrivé dans mon bureau me demandant si j’acceptais d’aller boire un verre avec toi … parce que tu pars en Asie et passeras quelques jours à Bangkok. Sachant que je connais bien la Thaïlande tu aimerais en recevoir quelques ficelles. Tu pars seul – ah bon? Tu es seul ? Pas d’amie, pas de femme, pas d’ami ?

Scotchée à ma chaise je débite tout un tas de réflexions au sujet de la Thaïlande avant de convenir d’une date.

Les 5 jours qui ont séparé la proposition du verre réel ont été terriblement révélateurs. J’ai rêvé endormie et éveillée. J’ai eu des pensées assez terribles, pas catholiques du tout. J’ai eu des visions mouvementées et plein d’interrogations. Et je ne pouvais en parler à personne, je ne voulais pas que cela se sache, je n’avais pas le droit d’avoir de pareilles pensées. Non pas en fonction de mon couple déjà mort mais tu étais encore un collègue, encore d’une bonne position professionnelle. Je ne pouvais en parler à personne de peur d’insérer des doutes. C’était mon secret. Et d’ailleurs, quel secret ?

Oui mon trouble se précisait mais me déstabilisait terriblement. J’ai eu la sensation que tu as trouvé comme prétexte tes 4 jours à Bangkok pour m’inviter, peut-être que je me trompe ! Le temps de pause entre l’invitation et les raisons notifié ici par les points de suspension m’a légèrement mis la puce à l’oreille. Et pourquoi t’as précisé que t’étais seul dans la vie ?

Le verre s’est transformé en apéro-souper. On a beaucoup parlé de nous, de la vie, de nos vies. J’ai appris ton divorce, ta fille , ton parcours professionnel, ta baignoire double, tes bougies, tes pensées de vie, ton dynamisme. C’était gai, c’était chouette, c’était animé, super intéressant, assez phylo. De temps en temps je revenais avec le sujet de la soirée (enfin euh censé être le sujet) en te parlant de la Thaïlande, but de notre rencontre – en principe ! On s’est très rapidement confié des événements plus intimes/secrets que l’on ne raconte pas à n’importe qui. J’ai été très marquée par cela car on l’a fait tous les 2 alors qu’on ne se connaissait qu’à peine. Et le temps a passé, a filé à une vitesse vertigineuse. Nous sommes repartis chacun de notre côté sans terminer nos multiples sujets, dont les arrières-pensées . J’avais alors plein d’étoiles dans mon esprit, grâce à une soirée succulente telle que je n’en n’avais eu depuis longtemps, trop longtemps.


Et les jeudis se succèdent aux jeudis.


Ces fameux jeudis, je me sens de plus en plus troublée, de plus en plus coquette, mon regard se veut fuyant et présent à la fois, mon ventre papillonne. Je ne sais que faire pour un moment nouveau devant un verre ou un repas en ta compagnie. On doit terminer nos discussions, on n’a pas fini de parler.

On s’envoie quelques mails en rapport à la Thaïlande. Je te transmets par accident et inadvertance le lien de mon blog. Le hasard - est-ce vraiment un hasard ? - veut que ce jour-là c’est la note vivre qui s’y trouvait en première page.


Et aux jeudis arrive enfin LE jeudi.


26 Août 2004.


Souper entre collègues organisé par Jérôme. Des regards s’échangent, des phrases à doubles significations aussi. J’ai l’impression que t’as autant envie que moi de te retrouver seul en ma compagnie et de continuer nos précédentes discussions.

Est-ce que mes envies modifient mes perceptions ?

Est-ce qu’il y a différence entre la réalité et mes impressions ?

Je m’arrange discrètement pour repartir en train à un horaire proche du tien. Je refuse même que l’on me raccompagne en voiture. Ainsi nous serons seuls les 2 et nous pourrons organiser une nouvelle soirée en tête à tête.

C’est raté ! Gérard vit dans la même ville que toi, on fait ménage à 3 jusqu’à la gare. Je pars alors dans des discours plus plats, laissant néanmoins l’idée qu’une semaine de vacances à la maison est entamée et que je la destine à ordrer dans mon appart après les 3 semaines de rupture plus qu’innovatrices et agréables. Arrivée dans mon nam’sweet home je reçois un texto de ta part. Tiens ! Tu as gardé mon numéro qui n’était destiné qu’à notre premier souper, le cas où l’on se perdait.

Qu’est-ce que cela cache ?

Un homme ne garde pas au hasard un numéro. Et il ne confirme pas sa bonne arrivée à domicile sans arrière-pensée, me trompe-je ?

Ma semaine de vacances me permet de parfaire le nettoyage de ma vie.

Sous un alibi, je t’envoie délibérément un email dans le but que tu connaisses mon adresse électronique-maison. On passe notre semaine à jouer au jeu du chat et de la souris par le biais de nos courriels. C’est drôle et bien divertissant.

Mes doutes sur tes intentions se font de plus en plus précis. Je reste toutefois encore sur mes gardes. La réalité ne correspond pas toujours aux attentes et désirs.

Tu m’invites alors à aller boire un verre au Giger’s Bar quand je le veux et en profiter pour visiter la Treyvausie. Je fixe une date et arrive à Fribourg.

On passe une excellente soirée qui se poursuit par un repas avant de se terminer par un verre chez toi. Je n’ai pas envie de partir et paradoxalement je veux rentrer chez moi. Le dernier train est déjà parti, je n’ai plus trop le choix. Oh tu pourrais me ramener, mais cela signifie 2h de route aller-retour. Je ne peux pas t’en demander autant … (Sagapo est nourri par sa cat-sitter en plus!)

La nuit continue, on parle, on rit, on est fatigués. Je n’arrive pas à dormir, je ne sais comment me comporter.

Mon trouble me trouble et je suis troublée d’être troublée par ce trouble.

Qu’es-tu pour moi ?
Qu’est-ce que je veux de toi ?
Que suis-je pour toi ?
Que veux-tu de moi ?

Et arriva ce qui devait arriver, tout simplement, tout naturellement, sous le son des cloches des cathédrales. Notre histoire est née.


Et les jeudis succèdent aux jeudis qui laissent la place à de nouveaux jeudis.


On se voit régulièrement chez toi ou chez moi. On n’a encore rien dit à mes collègues. On ne se cache pas mais on ne veut pas précipiter la nouvelle au sein du Département. De toute façon beaucoup s’en doutent (il y a des lecteurs espions sur ce blog), beaucoup y ont pensé avant qu’on y pense sérieusement nous-même.


Revoici un jeudi qui succède aux jeudis.

L’annonce officielle de notre relation rapprochée (faite en duplex ici par sagapo ). Ta voix tremble, tu recherches tes mots, tu butes sur les phrases, t'es tout ému de dévoiler à mes collègues que les rumeurs ne sont parfois pas que des rumeurs. On constate autant que nos doutes l’étaient, peu de collègues sont surpris. Les réactions sont très sympas, super gentilles.

Notre histoire d’amour n’en n’est qu’au début. Mon malaise diminue de jour en jour, ma confiance s’agrandit semaine après semaine, je me détends de plus en plus et lâche gentiment prise.

Les coïncidences se joignent en un signe et dénouent le nœud. Tu m’écoutes, tu essayes de me comprendre, tu m’encourages, tu gardes patience et me fais découvrir d’autres facettes de l’amour. Tu m’apprends à aimer et à être aimée. Il n’y a encore personne qui m’a rendue comme tu le fais. Avec toi je n’ai pas peur de rester moi-même, ni de t’avouer mes craintes et mes envies.

Tu révèles en moi certaines attirances enfouies dont je ne doutais qu’un peu l’existence.

Par des élans sauvages j’entends mon coeur battre en-dehors de mon corps.


On vit pour se rendre heureux
On vit pour partager
On vit pour s’aimer

On n’est qu’au début d’une histoire prometteuse dans laquelle je veux pénétrer de tout mon être.


Et les jeudis continueront de succéder aux jeudis, tout comme notre amour.

Une belle histoire partagée par Nam-Nam... merci

http://penseedenamnam.typepad.com/

mardi, août 30, 2005

Accident

Mission courte à l’European University Institute à Florence : une installation, un peu de coaching, deux journées bien remplies en perspective.
J’arrive assez tôt à l’aéroport (Aeroporto di Firenze) en vol direct de Bruxelles.
La Focus de location est prête. Un peu distrait par la fatigue, j’enclenche la marche arrière… Un bruit bizarre, une certaine résistance, un cri. Mon rétroviseur me fait découvrir cette grande jeune femme atterrée par ma manœuvre. Je comprends vite, sa Samsonite explosée, toute sorte de vêtements décomposés... je n’ai pas fait les choses à moitié.
Sans hésitation, sachant mon temps compté, je rassure ma pauvre victime et l’embarque pour une séance de shopping express… Est-ce ainsi que tout a commencé ?

Intermède musical


Ca valait la peine (B.Biolay chanté par Coralie Clément)

Je n'osais pas te le dire
Encore moins te l'écrire
J'attendais le moment
opportun, important
Je ne savais pas comment faire
Oh ! Mon dieu quel enfer
Et par où commencer
C'est la timidité
Je ne savais rien de la vie
Ni de la dernière pluie
Près d'un petit ruisseau
De la vie en duo
Oui mais j'ai du me résoudre
A faire parler la poudre
A passer le turbo
Un soir au bord de l'eau

Ca valait la peine
C'est sûr
Ca en valait la peine
Ca valait la peine
C'est sûr
De te dire que je t'aime

Je n'avais pas de raison
De me priver
De ton beau regard azuré
Si longtemps désiré
Je n'avais pas l'intention
De sortir les violons
Mais avant le refrain
D'arriver à mes fins.
Je n'ai pas envisagé
Les remords, les regrets
J'apprécie mon bonheur
Dans la maison en fleurs
Et je n'ai pas regretté
D'avoir osé oser
Près du pont Mirabeau
Un soir au bord de l'eau

Ca valait la peine
C'est sûr
Ca en valait la peine
Ca valait la peine
C'est sûr
De te dire que je t'aime

Coralie Clément

Autographe


Vendredi après midi, mois de juin ensoleillé. La petite foule se presse avenue des Arts où l’ambassade du Japon organise une conférence-débat animée par Allessandro Baricco, auteur du roman à succès ‘Soie’ vendu à plus de 300000 exemplaires. Conférence attendue, sans surprise… La petite foule d’érudits se re-presse pour une séance d’autographe non improvisée. Légère bousculade des livres tombent et sont ramassés avec empressement.

Samedi matin, je prépare mon précieux livre autographié - à Marie Anne, Allessandro - et me mets en route pour les bords de Meuse. Je pense que cet ouvrage sera un bien joli cadeau à ma mère, grande lectrice qui fête sa 59ème année.

Eclat de rire, Marie Anne lance un ‘mais qui est cette Caroline ?’. Dans la bousculade les autographes se sont mélangés et le mien s’est transformé en un ‘A une grande et charmante jeune femme Caroline, Allessandro’.

Dimanche après-midi, coup de téléphone, une belle voix bien assurée lance : ‘Excusez-moi, je crois que vous avez mon livre’… C’est peut-être ainsi que tout a commencé….

Milo


Visite furtive à la galerie Daniel Maghen. Spécialisée dans la bande dessinée, quai des Grands Augustins, la galerie est une véritable mine d'or. Je m'attarde sur un planche de 'Marie Vérité' de mon anti héros préféré : Théodore Poussin. Je la trouve excessivement onéreuse et décide de reprendre mon trip parisien. Dernier coup d'oeil rapide et j'aperçois cet homme et ce chien.
Milo Manara... Je me décide, je la prends, je l'offrirai à mon plus jeune fils Lucien.

Metro Saint-Michel, je suis abordé par une grande jeune dame qui me demande si c’est bien moi qui suit parti avec le dessin. Elle est un peu triste, elle voulait en faire la surprise à son plus jeune fils Milo. Intéressé par ses arguments, je lui propose un café, sur les quais. C’est ainsi que tout a commencé…

Ps : elle est repartie avec le dessin…

Mucococcinum


Tout a commencé devant le comptoir de cette pharmacie familiale Namuroise, par cette discussion concernant la meilleure stratégie pour protéger nos enfants des rigueurs de l'hiver. J'ai le souvenir d'un conseil 'pourquoi n'essayez-vous pas le mucococcinum...?'. . Bon conseil, mes fils ne sont toujours pas tombés malade. J'ai remercié la grande jeune dame et lui ai promis de la tenir au courant de l'efficacité du traitement préventif. J'ai tenu ma promesse, troublé par son regard, charmé par son sourire, je l'ai rappelé.

lundi, août 29, 2005

Un festival


C'est peut être ici que tout a commencé...

Certitude

On ne sait plus comment tout celà est arrivé, une seule chose est certaine : nous nous sommes rencontrés